Humeur

S’apercevoir de sa propre négativité, déjà un pas vers le changement ?

L’autre soir en rentrant chez moi, j’ai eu une illumination.

Je me suis énervée contre une broutille minuscule que mon mec avait laissé traîner, ou fait, à vrai dire, je ne m’en souviens même pas. C’est dire si cette broutille était parfaitement insignifiante !

Et là, mardi, 19h12, au milieu de ma salle de bain, face au miroir, je me suis regardée et je me suis dit « je suis énervée ! Oh la la qu’est-ce que je peux être énervée ! Mais pourquoi suis-je si énervée ??! »

Et pas seulement ce soir-là, mais tous les jours en fait.

Et pas seulement ce soir-là, en plein SPM.

Tous. Les. Jours.

Je vous explique.

Je suis soumise au bureau à une certaine pression quotidienne qui m’épuise progressivement et me pousse à ne retenir d’une journée type de boulot que le négatif.

Et il faut bien avouer que j’ai trois ou quatre collègues/patrons dans le nez dont je me plains régulièrement.

En fait, ce soir-là, dans ma salle de bain, je me suis aperçue que moi qui me plaignait de ces personnes que je trouve toxiques et négatives, moi l’éponge émotionnelle, je fais exactement pareil !

Exemple : ma voisine de bureau est une personne qui a un besoin vital de se faire plaindre en permanence. Elle commence sa journée en soufflant, d’ailleurs je ne lui demande même plus comment elle va quand je la salue le matin, parce que je sais pertinemment que j’en ai pour une demi-heure de plaintes et de complaintes. Elle passe ensuite la journée de bureau à râler bien fort, tout haut, jusqu’à ce que quelqu’un, enfin ! ose lui demander ce qui ne va pas. Erreur, malheureux ! C’est reparti pour le bureau des plaintes, jusqu’à ce que la journée de travail soit terminée.

Rien qu’à l’écrire, je suis saoulée par cette collègue qui me bouffe l’oxygène et déverse sa négativité.

Eh bien, tenez-vous bien si toutefois vous ne l’aviez pas déjà vu venir :

JE. FAIS. PAREIL.

Je vais voir mes collègues/copines, et je me plains, souvent, régulièrement, du comportement de cette collègue (entre autres choses qui m’énervent). Et la toxicité négative que j’absorbe toute la journée, je la reverse sur mes copines qui écoutent patiemment, sans dire un mot, et qui me soutiennent, du mieux qu’elles peuvent, tout en essayant elles-mêmes de ne pas l’absorber, cette toxicité.

Je râle. En fait, je râle toute la journée.

Cela m’est apparu d’un coup, sur le carrelage de ma salle de bain.

Maintenant je suis consciente de 2 choses :

1/ je suis une vraie éponge émotionnelle, j’absorbe le stress des autres, et je ne sais absolument pas comment m’en débarrasser sans le déverser sur d’autres qui n’ont rien demandé.

2/ ce truc-là est vachement contagieux ! C’est une vraie maladie contre laquelle il faut lutter toute la journée… venant des autres, mais aussi de soi-même !

Et alors, ça m’a heurté de plein fouet, tout simplement parce qu’en 10 mois de congé parental, ça ne m’étais jamais plus arrivé : Tout ça, c’est depuis que j’ai repris le boulot.

Je ressens le stress (le mien + celui des autres) puissance +++ depuis que j’ai repris un travail à temps plein.

Il m’aura fallu seulement un mois et demi pour arriver à un point de non–retour, en mode cocotte minute.

Pourtant, mon corps m’avait prévenue !

A peine un jour après la reprise, j’étais en arrêt maladie pour 2 jours, terrassée par une rhinopharyngite de compétition, que j’ai ensuite trainée pendant un mois…(le masque n’aidant absolument pas à se débarrasser de ses microbes NDLR).

4 jours après, j’étais déjà dans le bureau de mon patron à exploser en sanglots sous la pression qu’il me mettait.

D’ailleurs, une semaine après, j’avais déjà enregistré sur mon ordi, un document listant mes revendications salariales, qui ne commençaient, je m’en aperçois maintenant, QUE par « je ne veux plus… »

2 semaines après, je passais le week-end allongée sur mon lit, incapable de m’occuper de mon bébé, sifflée par une douleur atroce dans le dos qui ne m’a pas quittée depuis (en mode décharge électrique dans les reins à chaque mouvement).

Je ne sais pas si vous connaissez cette expression : « porter tout le poids du monde sur ses épaules ».

Eh bien, moi qui aime tant me plaindre visiblement, je m’aperçois que c’est un peu ce qui m’arrive.

Je vous avais raconté mon accouchement, c’était pas bien marrant, eh bien il se trouve que le siège de ma douleur dorsale est situé pile sur mon point de péridurale.

Souvenez-vous, ils avaient loupé la première péridurale, se trompant d’endroit en piquant et refusant d’admettre leur erreur, ce qui, au bout d’une nuit entière de hurlements et de douleur, avait enfin été rectifié par l’anesthésiste de jour qui m’avait dit « mais ils sont complètement à la ramasse ou quoi ?? c’est pas du tout là qu’il fallait piquer ! », et qui m’avait refait une 2e péridurale fonctionnant enfin.

J’avais ensuite nourri une colère sourde contre cette équipe de nuit qui n’avait pas accordé d’importance à ce que je pouvais ressentir (une infirmière était même entrée dans la salle d’accouchement en disant « eh ben dis donc, qu’est-ce que ça couine, ici ! »).

Une colère sourde, immédiatement transformée par mon corps en douleur dans les reins qu’il m’a fallu plusieurs mois et un confinement (donc un repli sur moi-même) pour éradiquer.

La reprise du travail aura réveillé cette douleur. Ou devrais-je dire cette colère ?

Une chose est sûre, j’arrive à saturation des choses qui ne me plaisent pas, ou plus, dans la vie (mon travail en faisant amèrement partie). Et je suis énervée. Contre tout et tout le monde.

C’est pas faute d’avoir été prévenue à de multiples reprises par mon conjoint, qui hausse souvent les yeux au ciel en me disant « qu’est-ce que tu peux être négative ! ».

Et si j’ai mal au dos, je suis assez surprise de ne pas avoir, à cause de ça aussi, de problèmes digestifs (notre « 2e cerveau » !). En tous cas, mon ostéo m’a trouvé un beau souci au foie, qui est le siège des émotions négatives, rien d’étonnant !

Maintenant que je me suis aperçue de cela, il va falloir que je fasse un très très gros travail de déconstruction.

Oublier cette habitude d’aller me plaindre à d’autres des gens qui se plaignent tout le temps. Et ce, même s’il est nécessaire de régurgiter les émotions négatives pour ne pas les laisser mûrir en soi. Trouver une autre échappatoire, un autre moyen de me vider que les pauvres oreilles de mes copines.

Apprendre à voir le positif dans chaque situation. A le lister, même ! plutôt que les choses qui ne me plaisent pas, et si je mettais sur papier toutes les choses positives que je tire de chaque situation ? (et notamment de mon travail)

Apprendre à laisser glisser les émotions négatives sur moi et de ne pas les retenir, les ingurgiter.

Apprendre à diffuser du positif et de la chaleur autour de moi, au lieu d’absorber le froid et le négatif, pour justement attirer un peu plus souvent le positif (et par ce cercle vertueux, voir un peu moins de négatif dans ma vie).

Apprendre tout simplement à arrêter de répondre par un haussement d’épaules aux gens qui me demandent comment je vais. Corriger les mots qui sortent de ma bouche et qui sont très (trop) souvent négatifs. Que ce soit quand je grommelle dans ma barbe ou quand je m’exprime avec mes collègues, amis, famille. Rien que ça, déjà.

C’est un gros chantier, je m’en rends compte.

Et je m’aperçois aussi que c’est probablement aussi une des raisons qui font que ce que je n’attire pas toujours dans la vie ce que je convoite. Par exemple, un meilleur salaire, un job plus passionnant, un nombre de followers plus important sur les réseaux, la sympathie de filles que j’aime beaucoup mais qui ne me laissent pas entrer dans leur cercle amical, avoir plus d’inspiration et de créativité, etc, etc…

Voilà mon constat, peut-être serais-je bientôt en capacité de vous faire un retour « positif » sur mes avancées en la matière.

Je pense déjà avoir fait un petit pas vers le mieux, rien qu’en écrivant cet article (et en m’excusant auprès de mes copines/collègues).

Et vous, vous vous êtes déjà aperçu(e) que vous étiez/cotoyiez quelqu’un de négatif ? Quand et comment cela vous a-t-il interpellé(e) ?

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